Résignation


[...]

Il le faut, ici-bas tout se flétrit, tout passe.
Pourquoi craindre un destin que chacun doit subir ?
La mort n'est qu'un sommeil. Puisque mon âme est lasse,
Laissons-la s'endormir.

[...]

Et toi, rêve adoré de mon coeur solitaire,
Belle et rieuse enfant que j'aimais sans espoir,
Ton souvenir en vain me rattache à la terre ;
Je ne dois plus te voir.

Mais si pendant longtemps, comme une image vaine,
Mon ombre t'apparaît... oh ! reste sans effroi :
Car mon ombre longtemps doit te suivre, incertaine
Entre le ciel et toi.


Gérard De Nerval - Juin 1839


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