Drôles de jeux

"Ce sera froid, précis et implacable. Et ça ne finira pas bien.
Vous voulez essayer ?"



Parce qu'il a voulu retranscrire ce qu'il avait ressenti en regardant "Salo ou les 120 journées de Sodome" de Pasolini (d'après Sade, évidemment), Michael Haneke, cinéaste autrichien, a réalisé en 1997 "Funny games".
Cela promettait quand on connait l'ambiance qui règne sur Salo !
Pourtant les deux longs métrages n'ont pas grand chose en commun. Funny Games serait selon moi plus proche d'Orange Mécanique, si je devais chercher une comparaison.

Ce film malmène le spectateur en bousculant tous les codes du cinéma et de la démonstration de la violence. Il le surprend, le dérange parce qu'il lui fait vivre et ressentir la cruauté telle qu'elle est, comme s'il en était l'auteur, sans jamais exposer la violence mais uniquement la souffrance des victimes, dans une réalité brute, ordinaire, bien éloignée de la fiction dont le cinéma dont l'a habitué.

Ce chef-d'œuvre du 7ème art et qui est devenu culte est sorti hier en salles dans un remake américain avec des stars : Naomi Watts et Tim Roth, pour ne citer qu'eux.
Les critiques affirment que cette version est meilleure que l'originale. Comment est-ce possible ?
Faudra-t-il que j'aille la voir pour m'en assurer, alors que je déteste à l'accoutumée les remarkes hollywoodiens de nos bon vieux films européens ?
Mais là, c'est différent, car comme Hitchcock a sorti "L'homme qui en savait trop" 22 ans après "L'homme qui en savait trop" d'Hitchcock, "Funny Games US" a été réalisé par Haneke lui-même.
Je suis donc quand même bien tentée, parce que je reprendrais bien un peu de cynisme !


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