Rien n'existe,
Ni avant, ni pendant, ni après.
Casque sur les oreilles et lunettes noires pendant cette interminable attente, je suis, d'après ce type qui me propose un café et que je ne vois pas, "une isolée des années 80".
Je sais ce qu'il veut dire.

Ne rien entendre,
de ces cris excités sur le trottoir, de ces bruits de mastication de sandwichs à la hâte, de ces conversations éclairées sur le sujet, de ces hurlements de démence, de ces voix anonymes qui chantent à l'unisson, de ces mains qui claquent et ces langues qui sifflent, de ces commentaires d'experts, de ces regrets d'illusion passée.

Ne rien voir,
de ces corps impatients et prioritaires, de ces mouvements de foule bovine, de ces danses en transe, de ces personnages qui ne sont que sauts et eau, de tout cet encombrement.

Ne rien sentir,
de ces souffles écœurants, de ces peaux entre collées, de ces sueurs agressives, de ces cheveux inconnus sur ma joue, de ces pieds usurpateurs, de ces mains tendues et suppliantes.

Ne rien dire,
mais pleurer et rire.

Etre là et juste... vivre.



J'y suis allée seule.
Puis c'est seule que je voulais être.
Et seule j'ai vraiment été.


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