Le travail, c'est la santé

Je travaille dans une société régie par un pouvoir présidentiel despotique limite féodal qui considère que l'attribution d'une place de parking sous-terrain est un privilège uniquement réservé à ceux qui bénéficient déjà de privilèges (hauts postes à haute responsabilité et à hauts salaires avec voiture de fonction et costumes très chers portés sur des corps à donner la gerbe rien qu'en les imaginant s'en dévêtir).
On me retire aujourd'hui l'emplacement que j'occupe depuis 3 ans sous prétexte que mon Directeur qui me le prêtait gentiment est parti. J'en suis ravie, la marche à pied va me raffermir les cuisses et les fessiers et améliorer mon endurance.

[Les Prolo dans le métro]

Cette société applique également une répartition équitable de ses richesses en n'augmentant jamais les plus bas salaires pour pouvoir distribuer plus d'argent à ceux qui ne paient pas le plein d'essence de leur grosse berline ni leur déjeuner. Ceci dans le but de rendre plus juste l'obligation à l'impôt sur le revenu.
Elle sait également récompenser sous forme de 14ème mois les efforts fournis par les demoiselles à être plus que performantes.
En 4 ans, je n'ai pas eu une seule réévaluation d'appointement mais je dois avouer qu'avoir perdu 10 kg m'a vraiment aidée à être plus professionnelle et compétente et ainsi à bénéficier de primes de fin d'année (dois-je aussi remercier mes jupes courtes et mes talons hauts ?). Il faut vraiment que je persévère dans cette voie.
Grâce à une gestion des Ressources Humaines sans failles, j'ai pu bénéficier d'un changement de poste très récemment qui va augmenter mon investissement physique et intellectuel sans pour autant augmenter mon pouvoir d'achat en proportion.


[Les riches, c'est fait pour être très riches,
les pauvres très pauvres,
et les femmes saines d'esprit et de corps
(baisables quoi !)]

Ce système fonctionne tellement bien qu'il est appliqué dans la plupart des entreprises.
Il faut dire qu'il permet une occupation du territoire francilien parfaitement équilibrée.
En effet, les gens importants résident dans les quartiers les plus chics de Paris, à proximité des sièges sociaux, réduisant ainsi l'usure de leur voiture neuve gratuite, favorisant leur vie de famille et leur épargnant trop de fatigue. La classe moyenne quant à elle préfère vivre en périphérie car elle adore dépenser des calories dans les transports en commun et que les arrondissements populaires n'offrent que des logements auxquels elle n'a ni droit ni moyen d'accès.
J'ai le bonheur de louer un très coquet studio de 30m² au coeur de la sublime banlieue sud.
Le loyer augmentant tous les ans considérablement plus vite que mon revenu, deux options favorables à mon équilibre sanitaire s'offrent à moi : rêver d'une studette de 17m² beaucoup plus loin qui me permettrait de courir plus longtemps après le RER ou réduire mes dépenses en apports énergétiques favorisant ainsi la perte de poids.
En plus, comme je vis seule sans enfant, mes arrivées tardives à mon domicile dues au temps de trajet ne provoquent aucun conflit relationnel ni aucun problème d'organisation. Je suis donc on ne peut plus zen.

[Offrez de la galère aux prolétaires célibataires]


Que j'aime mon travail ! En plus de la santé, il m'apporte un immense bonheur au quotidien ...


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