Mon Homme

Je n’aime pas les hommes.
Plutôt devrais-je dire que je n’aime plus les hommes.
Je ne les ai plus aimés dès l’instant où je l’ai rencontré, lui.

Avec les manières qu’ils ont toujours quand ils se tiennent là de préjuger de leur puissance.
Désirant et séduisant la femme dans leur combat pour la virilité.
Affichant la suprématie masculine jusque dans leur couche, jouissant égoïstement et se réjouissant du plaisir accordé.
Feignant leur romantisme par la rose valentine pour obtenir la promesse de la reconnaissance éternelle.
Prenant en leurs mains avec fierté les responsabilités des rois du monde.
Croyant en l’amour infini que leur porte la femme simplement parce qu’ils existent.
Ignorant leur splendide ignorance.

NON ! tous ces hommes ne sont pas pour moi. Je les laisse volontiers à d’autres, moins exigeantes sur l’essentiel.

NON ! mon homme n’est pas qu’un homme, il est au-delà.
Il sait s’offrir et se dévoiler.
Il sait se donner sans rien donner.
Il sait se soumettre et obéir.
Il sait prendre sans rien exiger.
Il sait revenir sans partir.
Il sait s’abandonner pour devenir Mien.
Il sait ne plus être un homme pour devenir esclave.

Et je n’avais jamais ressenti l’amour avant.
Le vrai.
Celui qui ne contemple pas son reflet, émerveillé par tant de splendeur et qui ne crache pas aux yeux du monde sa superbe domination.
Celui qui se sait parfaitement imparfait et qui se cache inlassablement de l’érosion de la lumière.
Celui qui n’existe pas que pour lui-même.
Celui qui naît quand un être entend un autre lui murmurer « sers-toi de moi » et qu’il n’en prend pas peur.
Celui qui vit parce que cet être a compris, a accepté et partage jusqu’aux plus sombres recoins de l’autre.
Celui qui bat sans raison, sans attente, sans bénéfice, sans artifice, sans fierté, sans peur, sans reproche, sans optimisme et sans pessimisme.
L’amour qui peut vivre sans amour.
L’amour qui ne se nomme pas lui-même Amour.

Je l’aimerai jusqu’après ma mort sans même avoir passé ma vie avec lui.


Website statistics